Les lieux historiques

La ville de Marcoussis regorge d’anciennes bâtisses et de sites

historiques témoins du grand patrimoine de la commune

Le domaine de Bellejame

Le fief de Bellejambe est acquis par Jean de Montagu, le 23 mars 1399, des tuteurs de Guillaume de Bellejambe, parallèlement à l’acquisition d’autres petits fiefs de la vallée dans le but d’ériger Marcoussis en châtellenie.

A l’image de la châtellenie de Marcoussis, à la tête de laquelle se succèdent plusieurs seigneurs, Bellejambe passe dans de nombreuses mains. Au début du XVIe siècle, le fief est légué au monastère des Célestins qui en est dépossédé par Louis Malet de Graville au profit de l’un de ses valets de chambre, Richard Hochet.

Au XVIIe siècle, Claude Le Maistre, avec le concours de ses frères, procureur et secrétaire du Roi, s’empare de la terre de Bellejambe. Peu à peu, par de patientes acquisitions de parcelles, cette famille de la noblesse de robe va constituer une seigneurie véritablement influente localement.

En 1603, Jérôme Le Maistre, conseiller puis président de la 4e chambre des enquêtes au Parlement, obtint par lettres patentes d’Henri IV, l’autorisation d’utiliser les pierres des fortifications du château de Montlhéry démantelées en 1591, pour restaurer et agrandir sa maison de Bellejambe et les murs de son parc. Son fils Louis, conseiller d’Etat, maître des requêtes, accrut encore le domaine et fit changer son nom en Bellejame, de peur des railleries auxquelles l’exposaient ses jambes contrefaites.

Le domaine est à son apogée au XVIIIe siècle, notamment avec le marquis de Bullion, légataire de Marie-Françoise Le Maistre, qui en poursuivit l’agrandissement de 1764 à 1791.

A la Révolution, les jardins à la française structurent les abords des bâtiments, le parc, entièrement clos de murs, renferme potager, vignes, verger, glacière, orangerie, bief de la Sallemouille traversant le coteau nord et bois sur le coteau méridional.

Mais, en 1792, une partie du château est détruite et Augustin Dubois de Bellejame construit à la place une maison bourgeoise. Des bâtiments agricoles s’ajoutent peu à peu à l’ensemble architectural jusqu’au XXe siècle.

Après la guerre 1939-1945, le domaine est peu à peu abandonné et, à partir des années 1960, seuls les champs sont encore cultivés (dahlias, céréales…).

Le château abandonné est ravagé par le feu. Aujourd’hui, le domaine de Bellejame abrite le centre national du Rugby (CNR) dans sa partie nord. Le sud, boisé, est devenu le parc départemental de Bellejame, très apprécié des promeneurs.

Contributeurs :

  • Catalogue de l’exposition Bellejame édité par l’AHM

  • Documents photographiques : AHM, François Fort et Arnaud Deschar
  • Gravure de la collection Gaignières