Les lieux historiques

La ville de Marcoussis regorge d’anciennes bâtisses et de sites

historiques témoins du grand patrimoine de la commune

Domaine de la Ronce

La Ronce est un des lieux les plus anciennement habités de la vallée de Marcoussis. C’était autrefois un petit domaine qui avait ses seigneurs particuliers dont les noms de quelques uns ont été mentionnés dans un obituaire de l’église paroissiale de Marcoussis : Thomas, puis Jeanne de la Ronce en 1287, Simon de la Ronce, puis Berthe en 1298 et 1350.

Le domaine a ensuite été acquis par Ferry Cassinel avant d’être donné à Jean de Montagu. Il conserva le titre de seigneurie jusqu’à la Révolution, mais n’était plus alors qu’une ferme.

Lors du partage de la Comtesse d’Esclignac, la Ronce ainsi que les bois voisins et la queue du Grand Etang deviennent le lot de Louise-Maxime de Puisségur, épouse du comte  Vidar de Saint-Clair. La fille de celui-ci porta en dot le domaine au marquis de Salperwick.

En 1851, les biens sont acquis par Monsieur Balaï de la Bertrandière qui les a laissés en  1883 à son neveu Monsieur Francisque Balaï.

Les bâtiments vétustes sont alors relevés et construits. Dans un marché entre M Balaï de la Bertrandière et M Latour, Architecte nous relevons : « La ferme de la Ronce n’est pourvue d’’aucun bâtiment d’habitation et d’exploitation. Un autre fermier se présente pour prendre la ferme en entier à bail, à dater de l’expiration des locations partielles mais demande que Monsieur de la Bertrandière fasse construire un corps de ferme comprenant tous les bâtiments d’habitation et d’exploitation nécessaire.

M Latour se charge de cette construction pour une somme de quatre vingt six mille neuf cent soixante dix francs.

Les travaux devront commencer du 15 au 20 mai 1859 et continuer sans interruption pour que le tout soit achevé au plus tard avant la fin d’octobre 1860.

En 1890, la propriété de la Ronce est acquise par Mademoiselle Henriette-Marie-Séraphine-Alice de la Baume Pluvinel au prix de quinze mille francs.

C’est Melle Alice qui a fait remonter dans la cour de la Ronce la porte en pierre de liais qui provient de la pension dite du Roule à Paris, laquelle fut démolie pour la suite de l’agrandissement de l’avenue dans ce quartier. Elle a fait cela en souvenir de sa première communion solennelle  (1866 1867).

Mademoiselle Alice  donne la Ronce à des religieuses.

Le 15 septembre 1891, six religieuses dominicaines de Notre Dame de Grâce fondées à Chatillon sous Bagneux par Mademoiselle Chupin arrivent à Marcoussis. Elles reçoivent et soignent des jeunes ouvrières souffrantes ou fatiguées que recueillaient dans les patronages puis les portes s’ouvrirent à des orphelines dont le nombre monta rapidement à plus de 50.

La Ronce a cherché quelques temps sa voie : La vocation spéciale, reconnue et pratiquée depuis environ 1912 avec un croissant succès : c’est l’œuvre des vacances et retraites ouvrières si bien appropriées à nos temps modernes et devenus une absolue nécessité…

La Ronce est vendue à la Ville de Bourg la Reine qui en fait un centre aéré. Aujourd’hui, les locaux n’étant plus aux normes, la Ronce a été vendue et sera transformée en 90  logements sociaux. les travaux sont en cours en 2025.

En 1859, le nouveau propriétaire, M. de la Bertrandière, fit reconstruire les bâtiments par François-Claude Latour, architecte à Paris, qui y joignit une habitation de maître flanquée d’une tour. Le portail en plein-cintre, à côté de la tour, a été remonté vers 1890, date à laquelle le domaine a été racheté par Alice de la Baume-Pluvinel (sœur du comte Aymar de la Baume Pluvinel). Ce portail est un vestige du pensionnat du Roule, (maison d’éducation parisienne des Dames chanoinesses de Saint-Augustin), acquis par Alice de la Baume-Pluvinel, en souvenir de sa première Communion.

En 1891 Mlle de La Baume-Pluvinel installa dans les bâtiments une communauté de religieuses dominicaines qui accueillirent des ouvrières souffrantes puis des orphelines.

Vers 1912 La Ronce devint une œuvre de vacances et de retraites ouvrières. Le site a appartenu à la commune de Bourg-la-Reine qui l’a utilisé comme colonie de vacances. Il est maintenant désaffecté mais un projet prévoit de le transformer en un domaine résidentiel avec des logements sociaux.

Les bâtiments s’organisent en carré autour d’une cour fermée. Ils sont enduits et couverts de tuiles plates ou mécaniques, sauf la tour dont le toit en poivrière est couvert d’ardoises. Les bâtiments sud et nord sont épaulés en soubassement par des contreforts en grès.

Nous avons réalisé en 2013 un reportage photographique sur les bâtiments, avant que cette propriété ne soit revendue par la ville de Bourg la Reine.

Ressources bibliographiques :

  • Henri Germain, « Marcoussis, le réveil de son histoire et monographie », 1973

  • Brigitte Blanc, « Itinéraires du Patrimoine, Marcoussis, Essonne », éd. Association pour le patrimoine d’Ile de France, 2000
  • BDD Patrimoine de France – ferme de la ronce, patrimoine-de-france.org
  • Documents photographiques : AHM