Polissoir du Grès du Bois du Déluge
Découvert en 1993 par Monsieur Yves Vazart, le polissoir du Déluge se trouve sur la commune de Marcoussis.
Il est difficile de dater ce polissoir mais c’est avec le néolithique, soit 4000 à 2000 ans avant Jésus-Christ qu’apparaît la technique du polissage et il n’est pas rare de trouver dans notre région des haches en silex mais aussi des haches polies en grès.
Le polissage de ces instruments se faisait sur des dalles de grès, nécessitant de l’eau, du sable et beaucoup d’énergie. Les vallées de l’Essonne, du Loing sont abondamment garnies de tels polissoirs, toujours situés en plein air et non loin de l’eau.
Il est même évoqué l’existence d’ateliers spécialisés à rayonnement régional ou des néolithiques venaient munis de leur provision de silex et séjournaient dans ces vallées le temps de polir quelques haches.
Notons qu’à la même époque, avec l’apparition de l’agriculture et de premières céréales, le grès était utilisé pour moudre les céréales.
Le polissoir est composé d’une dalle de grès de Fontainebleau qui ne constitue que l’affleurement d’un bloc rocheux plus important enfoui dans le sol en forte pente à cet endroit.
Il est situé sur le bas côté d’un sentier, vers le haut du flanc du vallon occupé par un ruisseau intermittent se dirigeant vers le lieu dit « Le Fond des prés »
Les dimensions apparentes de la dalle sont de 2.30m de longueur, 1.80m de largeur et de 0.40m d’épaisseur
Cette position du polissoir dans le bois du déluge, entre une plate forme à la croisée des chemins et à proximité du ruisseau intermittent laisse imaginer la présence d’habitants dans ce secteur à l’époque du néolithique et de là à penser que s’y trouvait la première industrie de Marcoussis, il n’y a qu’un pas.
Ce polissoir, qui présente des rainures effilées alternant avec des surfaces polies, servait à donner du tranchant aux silex taillés.
Des fouilles archéologiques ont récemment permis de retrouver les indices d’une occupation néolithique diffuse (quelques silex, des grattoirs et un fragment de meule exhumés sur le tracé du TGV Atlantique) mais aucune structure d’habitat, ou concentration remarquable d’objet, n’ont été mises au jour.
Ressources bibliographiques :
- Brigitte Blanc, Itinéraires du Patrimoine, Marcoussis, Essonne, éd. Association pour le patrimoine d’Ile de France, 2000
- Le GERSAR
Contributeurs :
- Alain Benard, Bulletin de la société historique et archéologique de Corbeil, de l’Essonne et du Hurepoix 1996
- Photographie Claude Pasquette